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Portes et Miroirs, tome II
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14 juin 2010

Patients

P1080618













Journée blanche, bruit blanc, j'accompagne Alaïs pour une
IRM de contrôle à Aix, nous nous étions préparées à l'ennui d'être envoyées de secrétariat en secrétariat, l'ennui de l'attente sur des chaises rangées en enfilade dans des couloirs au sous-sol de la clinique : pas de surprise. Nous n'avons pas de mal, juste de la patience, et ceux qui ont mal sont patients de même. Tout le monde exsude la bonne volonté, c'est admirable.
Seule une secrétaire au scanner mérite le pilori. Je l'avais déjà remarquée lorsque nous attendions des résultats pour Bernard. Elle est sèche, méprisante, souligne qu'elle ne fera pas d'heure sup. Ici, dans cette salle, les hommes et les femmes eux souhaitent des heures sup, et attendent les résultats dans l'angoisse et la dignité. La langue me démange, mais après tout, je me dis que son karma lui pétera à la figure un de ces quatre matins, comme à tout le monde.
Je me plonge dans la lecture du roman de Russel Banks, La Réserve, mais au bout de quelques pages, l'ennui véritable me prend. Je feuillette et lis des pages au hasard dans plusieurs chapitres et à la fin, mais tout me paraît enflé, prétentieux, bref en un mot comme en cent, le bouquin me tombe des mains. Dommage, j'adore la couverture, je me promettais du plaisir à cette lecture.
Alaïs me demande à quoi on reconnaît qu'un roman est prétentieux. Comme je ne sais pas lui répondre, j'en déduis que ce livre, je le juge mal, que c'est peut-être une question de moment de lecture mal choisi - je viens de terminer Right of Thirst de Frank Huyler qui m'a beaucoup plu et dont l'écriture est très différente de celle de Russel Banks. Je regrette de ne pas avoir plutôt emporté le Buzzati que le livre de Frank m'a remis en mémoire, Le désert des Tartares -  la question de la possibilité de vivre sans absolu se pose dans les deux romans, avec une pureté dans le style pas si éloignée, dans l'un et l'autre.
Soirée avec Claude Chabrol et Michel Duchaussoy, fascinant, dans Que la bête meure. Une bonne histoire comme je les aime, avec des personnages fouillés et déroutants, filmés sans ostentation, avec la question cruciale de la vengeance ultime qui taraude.
Les genoux d'Alaïs vont bien : plus d'excuses possibles aux randonnées dans le Ventoux ou le Luberon...

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