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Portes et Miroirs, tome II
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16 février 2010

Une goutte d'eau

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Aujourd'hui  la pluie s'est changée en neige sur la crête du Luberon, en boue dans les jardins.

Alaïs décide que l'école ECV n'est pas pour elle et vrai, je n'y ai vu d'intéressant qu'un drôle de chien blessé aux hanches et qui avait appris à marcher sur les pattes avant. J'ai essayé de prendre en photo ce drôle d'animal, mais il se faufilait entre les tabourets à fond de train, insensible  aux appels de sa maîtresse, il était sourd peut-être ou d'une prodigieuse obstination.

J'ai vu Le voleur de Louis Malle, un film qui m'a laissée dans la mélancolie.

J'écoute le dernier album de Peter Gabriel, Scratch my Back, où il interprète des titres de Lou Reed, David Bowie, Arcade Fire, The Magnetic Fields et d'autres : le sable dans sa voix, les tempos ralentis me donnent des envies de voyages en bateau la nuit... Le sable dans la voix - l'expression n'est pas de moi, elle est d'Hubert Nyssen, et je la trouve tellement à mon goût que je me l'approprie sans vergogne, pourtant je rends à César...

Ce soir je remarque que dans le mot nostalgie, il y a le suffixe -algie comme dans névralgie. Rien qu'une aspirine ne fasse disparaître.

Alaïs, très étonnée de sa découverte me lit  à haute voix une phrase tirée d'un roman de science-fiction publié en 1978, Les maîtres chanteurs d'Orson Scott Card ; un des personnages évoque les Terriens et dit : Ils s'accrochent à leurs minables identités nationales comme s'il s'agissait de religions. Ce qu'elles sont, je crois. Trente ans après, on en est toujours là, pour une grande partie des Terriens. Mais au fond, trente ans qu'est-ce que c'est ? Une goutte d'eau dans les 100 000 ans qu'il a fallu avant de nous trouver assis devant un ordinateur ou enrichir de l'uranium. Dans Vertigo, le film d'Hitchcock, il y a une scène qui toujours me trouble, celle où les deux héros dans un bois de séquoias examinent la section d'un tronc exposé aux visiteurs pour souligner les différences d'échelle dans le temps des arbres et celui des humains. Madeleine pointe les dates marquantes de la civilisation occidentale et enfin, sur une ligne fine comme un cheveu elle montre l'endroit où elle est née, l'endroit où elle a disparu - quelle histoire... Régulièrement, je revois ce film.

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