Naïveté

Dans les mémoires de Casanova, Histoire de ma vie, je tombe sur cette phrase : Charmante naïveté, enfant de l'esprit et de l'ignorance. Les grâces qu'elle a sont enchanteresses. Elle est la seule qui a le privilège de tout dire sans que son expression puisse offenser. Mais qu'elle est laide quand elle n'est pas naturelle ! Aussi est-ce le chef-d'oeuvre de l'art quand elle est feinte et paraît vraie.
Si l'on sabre mes envolées lyriques d'un : vous êtes naïve accompagné d'un sourire condescendant, je m'indigne.

Dans la maison, le soleil entre à flots. Les romarins et les argéras mêlent leurs fleurs hors de saison, j'ai toujours aimé leur mariage ; il n'est pas si fréquent de les voir fleurir ainsi ensemble. Les poissons rouges refusent de s'enfouir dans la vase et semblent heureux que j'ajoute de l'eau dans leur baquet, que je les nourrisse. Les chats sont sur mes talons.  Lorsque je m'installe à mon bureau, la lumière est si vive qu'il me faut baisser un volet - je ne parviens pas à lire ce que j'écris sur l'écran.

C'est vendredi, Alaïs aime bien que la fin de la semaine de travail soit marquée par un gâteau, j'enfourne une tarte au citron. Je n'ai pas fini tout ce que je voulais faire, j'ajoute toujours quelque chose à ma liste.

Je viens de faire le tour des gros titres. Dans Der Spiegel, je découvre un article sur le réchauffement climatique qui stagne depuis une dizaine d'années contrairement aux conjectures des scientifiques, ce qui les étonne ; l'article évoque les millions d'euros en jeu au sommet de Copenhague. Dans les journaux français on parle de foot, d'un faux Robin des bois, de la grippe, de la photo de Carla Bruni qui n'a pas trouvé preneur. Je me demande pourquoi Sarkozy a jeté son dévolu sur Albert Camus - agacée, je suis.