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Portes et Miroirs, tome II
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19 novembre 2009

Compter en secondes

Rebelle_jeunesse_by_Flo










Dans mon jardin, les cerisiers n'en finissent pas de flamber. Les brumes du soir et du petit matin ne les éteignent pas. Pour la première fois de ma vie, je ne redoute pas novembre, son obscurité est gommé par la douceur. L'automne est radieux, j'en savoure chaque seconde sans craindre une catastrophe future qui nous ferait payer au centuple le plaisir que nous aurions dérobé au temps.
Est-ce la saison qui est propice aux rêves physiques et métaphysiques ? Hier soir, j'écoute Albert Jacquart compter aussi le temps en secondes : la découverte du feu remonte à une téraseconde ; la longévité d'un homme est d'une gigaseconde ; en-deçà de 10 puissance moins quarante-quatre secondes, le temps n'est plus mesurable et l'univers tel que nous le pensons cesse à tel point d'exister que les mots pour nommer les choses et les êtres ne sont pas, ni la lumière non plus. Impossible même de concevoir le rien, le néant. Pascale m'a fait remarquer tantôt, que vu de certains points de l'univers, le présent dont nous faisons l'expérience n'a même pas encore eu lieu. Un astronome sur Ganymède, dans sa lunette verrait l'humanité émerger à peine. Combien de générations à attendre pour que je vienne au monde ?  Ceux que j'ai connus et qui
pour moi sont morts,  n'ont pas même commencé à vivre pour mon astronome. C'est peut-être faux, je n'ai sans doute rien compris, mais j'adore cette idée et me sens prise d'une ivresse plaisante. Là-dessus, je lis les Carnets d'H*, le tourbillon s'accélère,  et pour finir, ce soir, je tombe par hasard sur Donnie Darko, l'étonnant film de Richard Kelly.

Cette nuit, j'étais à bord d'une voiture, sur un plateau désert, les Causses sans doute. La personne au volant décide de quitter la route et fonce vers le ravin bordé de châtaigniers dorés, d'érables, de chênes, je hurle d'abord mais je suis certaine qu'il va s'arrêter. Lorsque je m'aperçois que le point de non retour est passé, il y a comme une petite voix qui intervient, tu vas te réveiller à présent, mais non je ne me réveille pas ;  je suis d'un calme olympien lorsque la voiture bondit à travers les arbres. A l'heure où j'écris, elle tombe toujours mais n'a pas touché terre.

Alaïs me montre des photos que Florent, un de ses amis, a prises d'elle. C'est étrange de contempler son visage vu par les yeux d'un autre.

Gothique_regard_by_Flo


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