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Portes et Miroirs, tome II
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17 novembre 2009

Vertige

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La journée d'hier a passé, je n'y ai vu que du feu. Nous sommes dans les semaines qui précèdent Noël, les élèves sont au comble de l'agitation. Je travaille sans me poser de question, soutenue par mon pieu fiché entre les omoplates depuis plusieurs jours déjà.

J'ai fini de lire Les chaussures italiennes d'Henning Mankell, je ne suis pas aussi transportée que je voulais l'être. Pourtant une image demeure, l'homme qui marche sur la mer gelée, conscient de l'abîme sous ses pieds. Il y a quelques années de cela, j'ai éprouvé une angoisse de même nature. Pas de banquise, bien au contraire, mais la mer limpide. J'étais seule, j'explorais les rochers - masque et tuba, doigts fripés ; sur la langue, le goût du plastique et du sel. Lassée des anémones et des oursins,  j'ai fini par suivre vers le large  des bancs de poissons ailés au-dessus des champs de posidonie, de plus en plus loin au-dessus du paysage : je ne nageais pas, je volais. Plus tard, dans la nuit, je me suis réveillée, en sueur, poitrine écrasée par un vertige rétrospectif, traversée par la rumeur des courants.

Ce soir, revu Peau d'Âne de Jacques Demy. L'esthétique criarde des années 70 n'a pas résisté au temps ; les  références constantes à La Belle et la Bête de Cocteau - beauté et poésie intactes - sont fatales à l'oedipienne souillon... nous regardons jusqu'au bout, et j'essaie de retrouver l'émerveillement de la première fois. Une chanson pourtant me plaît toujours, Amour, amour, je t'aime tant... Elle me trotte dans la tête et je finis par la chanter - mes cordes vocales  ont retrouvé de leur souplesse - au grand dam du reste de la famille qui me prie d'aller chanter dehors, si possible tout en bas du jardin : béotiens.

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