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Portes et Miroirs, tome II
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8 février 2009

Un dimanche au bord de la fiction

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Ce matin, c'est dimanche, je vais acheter le pain et RB me fait plaisir en rapprochant la déviation de Cabrières et celle de Sénomagus : ça commence, dit-il, ça commence comme dans ton livre...
Je vais déjeuner au Hakuna, Dame Caro a préparé un velouté aux champignons, de la polenta, du cake à la courgette et toutes sortes d'entrées où nous piochons ; nous sommes nombreux. Flore Naudin et Pierre Chavagné sont là et nous discutons du manuscrit de ce dernier qui a été pris chez Grasset. Nous pensons créer la pépinière Dassavray : en trois ans d'atelier, trois écrivants publiés qui espèrent bien devenir des écrivains. La discussion va bon train et il y a du bonheur autour de cette table. Plus tard, les femmes qui voulaient apprendre à faire des calissons arrivent. Dame Caro qui n'a pas terminé dans la cuisine me dit de commencer par la théorie, je raconte donc toutes les anecdotes que je sais autour des calissons et de leurs ingrédients.
Un peu plus tard, une journaliste de la Provence vient prendre notes et photos pour son article. Nous demandons à Pierre et Pablo de bien vouloir enfiler des tabliers et faire semblant d'avoir mis les mains dans la farine, histoire de donner l'illusion qu'ils avaient participé à la confection des pâtisseries. Toujours se méfier des photos : pas plus que les mots elles ne reflètent la réalité. Comme le dit Nancy Houston, tout est fiction, même un dimanche à la cuisine...

Ce soir mise en scène dans le ciel. Pour quel genre de pièce ou de film ?

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En relisant je me rends compte que j'ai utilisé l'expression refléter la réalité : ce simple verbe évoque déjà toutes les distorsions susceptibles d'être infligées à la réalité ; si je suis d'humeur pinailleuse je pourrais également m'attarder sur le terme réalité. Je pense à l'un de mes personnages préférés, Lucy Muir, dans le film de J. L. Mankievicz qui affirme haut et fort à sa fille  : des souvenirs j'en ai, même si ce sont des rêves. Restituer la réalité c'est comme dire la couleur de la moire ou l'heure exacte...

Vu The Hours de Stephen Daldry, la meilleure façon de conclure cette journée. J'aime les films et les romans où les fils se nouent peu à peu pour former une vaste tapisserie, j'aime que les scènes fassent écho entre elles et donnent une profondeur de champ que l'ici-maintenant du quotidien n'a pas toujours ; souvent, il faut repasser les scènes vécues par le filtre du souvenir pour éprouver leur capacité à résonner. Mais c'est peut-être parce que j'ai l'esprit de l'escalier...

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