Foutues grenouilles de bénitier
J'écoute le bulletin d'information à la radio à l'heure du déjeuner, jette un œil sur les infos télévisées et je découvre le président d'une République laïque qui se confit en dévotions publiquement, susurre à l'oreille du saint père qu'il voudrait bien un chapelet béni pour sa petite nièce. Il me semblait que les manifestations ostentatoires de signes religieux étaient bannies de l'espace public... j'ai toujours pensé que les questions religieuses étaient de l'ordre du privé, de l'intime, et cet étalage je le trouve obscène, un mot dans l'air du temps, souvent employé mal à propos. Mais pas dans ce cas, pas dans ce cas.
Je suis furieuse.
Décidément, tant pis pour mes finances, mais je ferai grève mardi, et j'irai lever le poing sur la Canebière. Pas tant pour la question des retraites que pour manifester mon opposition totale à l'entreprise de destruction des valeurs du pays, où par un heureux hasard, je suis née.
Je suis furieuse.
Pourtant comme une marée d'équinoxe, la mélancolie monte.