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Portes et Miroirs, tome II
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4 avril 2010

Barcelone

P1070885














Cet après-midi, j'ai acheté des chaussures rouges à un vieux pakistanais qui s'ennuyait dans sa boutique. Pour une semaine, j'habite dans le Castillo de Nunez Mendes, et si je vous dis que j'habite dans cette gravure d'Escher
sillonnée d'escaliers qui n'aboutissent à aucun palier, vous aurez une idée assez juste de l'endroit. Hier soir, nous avons ouvert la porte de l'appartement dans un demi-jour pour découvrir un corridor interminable où trois silhouettes avançaient à notre rencontre. Heureusement j'ai aussitôt trébuché sur un chat ventru, caressant, et j'ai ravalé mon cœur : lumière faite, il s'agit bien d'un très long couloir où s'ouvrent trois hautes fenêtres sur une cour intérieure et ses escaliers de marbre ; au fond, un miroir  descend jusqu'au sol, confond le visiteur innocent.  Je me perds dans le dédale des pièces accompagnée par les chats, un rouquin imposant, à poils ras, et une chatte écaille de tortue. Ils ont faim et s'ils se méfient un peu des nouveaux venus, ils comprennent aussi que nous sommes là pour les ravitailler. Dans la cuisine où ils me conduisent mine  de rien, pas de fenêtre, le plafond à un kilomètre au-dessus de moi, badigeonné d'un enduit à la chaux outremer, je suis au fond de la mer. Ce soir je me retrouve au même endroit, au-dessus de moi gronde l'orage, et la pluie tambourine sur la verrière de la cour intérieure et des tréfonds du sous-sol montre une vibration lourde à longs intervalles, je la sens plutôt que je ne l'entends - c'est le métro.

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