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Portes et Miroirs, tome II
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15 juillet 2009

Incohérences

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J'ai traversé la nuit dans un vaisseau de plomb et ne me suis réveillée qu'à huit heures. J'ai laissé passer mon moment favori de la journée. En préparant le thé, je respire un air frais, parfumé, je me dis que le voisin a dû faire fonctionner l'arrosage.

Je me mets vite au travail pour rattraper le temps perdu et quand B* émerge à son tour il me demande si les trombes d'eau tombées cette nuit ne m'avaient pas empêchée de dormir... Un voisin avait en effet branché le système d'arrosage, mais pas celui auquel je pensais.

Je reçois un coup de fil d'UPS qui doit me livrer un colis ; je suis surprise, je pensais que la Poste me distribuerait ce que j'attendais. D'ailleurs je  fulminais un peu car j'avais accepté d'essayer un mode de livraison express et je trouvais que c'était plus long qu'à l'accoutumée. Je guide le chauffeur qui ne trouvait pas la maison et de son énorme camionnette presque vide il tire un modeste paquet : je ne peux pas m'empêcher de penser une nouvelle fois aux faisceaux d'incohérences qui nous embobinent... Mettre en place ce nouveau système de livraison n'est pas économe en énergie... La Poste, avec son réseau de petites voitures est finalement plus habile en ce domaine.
Je fulmine de plus belle, mon cerveau ne parvient pas à concevoir une seule raison valable de démanteler un organisme qui fonctionne (ou fonctionnait) parfaitement, assurant une présence continue même dans les villages les plus reculés et un service humain sous prétexte de concurrence et de rentabilité. Non, je ne comprends rien à l'économie libérale et je ne comprends pas qu'on gaspille des milliards à la maintenir. Je ne comprends pas et je ne tiens pas à ce qu'on me  l'explique. Je voudrais plutôt entendre des femmes et des hommes qui s'appuyant sur les leçons du passé et les données incontournables du présent me proposeraient un cadre de vie où le profit imbécile ne serait pas roi et où l'on aurait tout le loisir de réfléchir. L'expression être civilisé me chatouille l'esprit. Se civiliser, devenir homme vraiment, dompter la sauvagerie de l'état de nature, n'en jouir que pour le meilleur, pas pour mutiler, tuer, profiter, épuiser...
Ce n'est pas pour demain, donc je retourne travailler mais avant je défais mon colis : une série de DVD de la deuxième saison de Rome, une extraordinaire production de la BBC qui retrace la naissance de l'empire romain en mêlant les points de vue, et le volume de Stendhal, Promenades dans Rome dont j'avais consulté quelques pages sur internet (comme je suis incapable de lire de longs textes sur écran, je continue d'acheter des livres).

Sur la terrasse, la chaleur sèche est odorante au lieu d'être moite et étouffante comme hier. Je suis plus à l'aise devant mon ordinateur. Je vais tout de même l'abandonner un instant pour rendre visite à ma voiture dans le garage qui la remet en état de rouler.

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