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Portes et Miroirs, tome II
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1 mars 2009

Jusqu'au 21 mars...

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... c'est encore l'hiver. Un gros rouleau de nuages gris est posé sur la crête du Luberon en vague suspendue, j'attends qu'elle déferle de pied ferme : j'ai du bois au sec, du bon et solide travail à faire à mon clavier qui m'occupe toute. De temps à autre je fais une pause, pour écrire ici ou pour désherber un mètre carré de talus. Ainsi j'ajuste les idées, prends le temps de m'interroger. Et digère l'une ou l'autre nouvelle que m'apportent d'occasionnels visiteurs.
L'un des chats ne me quitte pas d'un coussin de patte, l'autre est vautré sur le lit et dort du sommeil du juste.

J'ai terminé le roman de Saramago, L'aveuglement ; comme tous les grands livres il parle à tous mais à chaque lecteur en particulier il délivre un message, une petite musique à lui seul destiné et qui le lui rend cher. Je mets le volume dans la pile à relire. Un peu plus tard, je découvre qu'il a fait l'objet d'un film par le réalisateur de The Constant Gardener, Fernando Meirelles. Julianne Moore y tient le rôle principal. Hélas, le film n'est pas encore disponible en DVD.

Je lis un article de l'historien Robert Muchembled où il analyse pourquoi nous éprouvons un tel sentiment d'insécurité à notre époque dans le monde dit occidental (les pays riches, ce qui inclut l'Australie par exemple ou le Japon) alors que depuis le Moyen Âge, la violence physique au quotidien, en dehors des guerres, n'a cessé de diminuer. Il évoque le désir du contrôle de soi , en particulier des pulsions agressives, né au 18ème siècle, et qui touche d'abord les classes aristocratiques : ne rien laisser paraître, affecter l'indifférence (très anglais tout ça...) avec le résultat de provoquer une baisse spectaculaire de la criminalité. Ce qui tendrait à m'inquiéter, c'est que ce contrôle de soi que j'admire beaucoup et que je prône à mes élèves à la moindre occasion, ils considèrent que c'est de l'hypocrisie à laquelle ils préfèrent nettement la spontanéité des injures, des crachats, des chaises renversées et des portes claquées. Je n'ai pas de nostalgie du passé, mais à choisir, l'état d'esprit du 18ème siècle me convient parfaitement et s'il pouvait refaire une percée ces jours-ci, ce ne serait pas inutile.

Ce soir B* me décide à revoir Jane Eyre, la version de Franco Zeffirelli, qui suit de très près le roman de Charlotte Brontë. C'est l'occasion de parcourir de nouveau Haddon Hall ; nous l'avions visité en juillet 2007 à Bakewell dans le Derbyshire. C'est également l'occasion de repenser à la condition faite aux femmes à l'époque victorienne et que les soeurs Brontë, en particulier Anne, la moins connue des trois, ont dénoncé sans relâche dans leurs romans.

Haddon_Hall

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