Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Portes et Miroirs, tome II
Pages
27 juillet 2013

Eté

P1060779

Sur la terrasse, je fais l'éponge. J'absorbe la chaleur, l'odeur des planches que je viens d'arroser, le vent léger du sud qui passe dessus, le chat qui s'étire en écartant tous ses orteils au maximum - ça, je ne sais pas le faire. J'admire la capacité de tous mes greffiers à dormir n'importe où, dans n'importe quelle position : en rond dans un plat à tarte, façon Michelangelo au plafond de la Sixtine (mais sur un matelas), bouche ouverte sur la table. Moi je dors toujours de la même façon - une bûche, sur le côté gauche en chien de fusil ou sur le dos, bras droit autour de ma tête. D'ailleurs, quand je dors de cette façon, à présent, le matin, je déplie l'articulation de mon épaule avec précaution : ça coince.

C'est l'heure de la sieste - je sombre dans un incendie ; toute la campagne brasille et crépite, je m'attends au pire, ouvrir les yeux sur un paysage de cendres et de cailloux blancs. Ce ne sont que les cigales. Les chats en rapportent, on dirait des morceaux de charbon ailés.

Comme chaque jour, je lis la carte du campement.

Les hommes qui m'ont plu me regardaient avec une tendresse telle que j'imaginais être la seule femme au monde pour eux. Les bons comédiens. En rêve, ça m'arrive assez souvent - des visages d'hommes que je n'ai jamais croisé ailleurs que dans cet univers parallèle. Freud disait que si les circonstances du rêve n'avaient aucune réalité, les émotions, elles, étaient véritables - et restaient en nous comme autant de souvenirs vécus dans le monde matériel. J'aime bien ça, la nuit, me fabriquer des souvenirs amoureux.

 

 

 

 

Publicité
Commentaires
Portes et Miroirs, tome II
Publicité
Portes et Miroirs, tome II
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Publicité