Ecume

Les vagues ou le vent assiègent la maison, bousculent les tuiles, les volets, les outils pas rangés - c'est comme si des inconnus couraient, marchaient, stationnaient au-dessus de mon abri. Les chats tranquilles sur mon lit ne remuent pas une vibrisse, c'est que tout est bien. Pas plus envie d'écrire que de parler, alors j'écoute, je médite, je dors, je rêve : l'écume des jours.

Je regrette de ne pas avoir su sécréter un cocon invisible et à toute épreuve pour aller me mêler à la foule d'une salle de concert pour écouter Kan-B et Bernard Alteyrac.

J'attends l'effet de la baguette magique, me sentir pleine d'énergie, déborder d'envie d'écrire, de regarder, de profiter de chaque petite seconde. A-t-on idée à quel point chacune est importante ? Aucune n'a jamais existé auparavant dans l'univers et bout à bout dans nos mémoires se construit une histoire dont nul ne saura jamais la fin : c'est beau comme un ciel étoilé en plein désert d'Atacama.

Je hais le changement d'heure qui bouscule l'ordonnancement minutieux de ces secondes. Je voudrais suivre le soleil au plus près.