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Portes et Miroirs, tome II
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9 septembre 2012

Solitude

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J'ai poussé dans un quartier qui s'appelait comme ça, la Solitude. Il y avait quatre blocs d'immeubles de bon béton - solitude remplie de minots et de parents occupés. Les jours de mistral, l'odeur de café ou de chocolat arrivait de l'usine Nestlé, et puis aussi l'odeur de chlore de l'usine Organico (mon grand-père avait fait les plans de cette usine aux airs de centre Pompidou - très fort en dessin mon pépé). Ma mère se grouillait d'enlever les draps blancs mis à sécher au balcon parce que s'en venait portée par le même courant d'air une poussière rose tenace, la bauxite de Pechiney je crois.

Oui, mais ces immeubles étaient construits au milieu de champs, avec des haies, des prairies, une rivière, un pont, des boutons d'or, un château abandonné au parc rempli d'iris. Une solitude peuplé de songes et de jeux. J'ai appris des chansons dans ces près-là : quand c'était Auprès de ma blonde, je croyais qu'il s'agissait de ma mère, la seule blonde du quartier, et j'étais fière de sa beauté.

Aujourd'hui, cette sorte plaisante de solitude, je n'y ai pas eu droit. Armée de mes bâtons de marche, de mes palmes, de ma planche de natation, je ne me faisais pas d'illusion ; j'étais prête à partager les lieux. Sur l'autre rive, le vide-grenier de Cabrières, quelques familles installées sur la plage du lac à l'étiage, rien que de plutôt plaisant. Hélas, le café du lac avait invitée une chanteuse qui débitait des variétés françaises des années 70 d'une voix sucrée-acide qui portait loin sur les eaux. Misère. J'ai nagé sur le dos, oreilles immergées - un bon plan.

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