Les saints de glace
Allez vous fier à un baromètre électronique. Hier
soir il caracolait, en route vers les cimes et le soleil, ce matin, à
peine les volets entrouverts, je n'ai pas vu la campagne noyée dans
un brouillard si mouillé que le moindre mouvement évoquait la houle.
Maintenant que je l'examine, il redescend, le baromètre, et il pleut
sans malice : ah, j'ai bien fait de semer mes plates-bandes dimanche,
moi qui oublie toujours d'arroser... Les lotus de Bö ont déjà atteint
une taille respectable et développe de fortes racines - il est temps de
les transplanter et d'offrir l'ombre future de leur feuilles rondes à
mes poissons qui vont bientôt pouvoir sortir des frontières de leur
petit baquet.
J'ai vu hier des photos
des vagues sur la Promenade des Anglais, elles dépassaient les
palmiers. La mer a traversé la route hors des passages balisés et gagné
la cité.
Les saints de glace approchent, poétique procession qui rappelle que la mi-mai correspond à la fin des périodes de gel dans notre hémisphère, donc la neige à Carcassonne n'annonce pas la fin du monde, juste un printemps froid. Dans le Luberon, à Sivergues à la saison où les champs sont couverts d'asphodèles et de narcisses, j'ai vu une brutale averse de neige recouvrir tout d'une épaisse couche et un berger en mobylette rassembler moutons et brebis en catastrophe pour les ramener à la bergerie - c'était il y a dix ans et c'était d'une grande beauté, ce spectacle.
Au lycée, microcosme, la météo est aussi au grand frais, les vagues claquent et j'ai le mal de mer.
Tiens sur Canablog aussi, c'est la tempête - impossible de faire la mise en page que je souhaite - qu'est-ce que je ne sais plus faire ? Tant pis, le texte était esquiché contre la photo, je la supprime...