Mémoire et conversations

Il pleuvine ce matin et sur la crête du Luberon, un banc de nuage descendu d'un étage révèle la neige tombé de frais. J'observe le manège des mésanges qui s'ébrouent dans une soucoupe de terre cuite remplie d'eau, conscientes ou inconscientes de l'humain et des chats derrière la vitre.
La mémoire est un phénomène incompréhensible, surtout cette mémoire augmentée que constitue internet, où lucidité et esprit critique sont les outils indispensables pour s'en servir.  En fin d'après-midi, passage à la librairie Mot à Mot où j'ai rendez-vous avec Alaïs. Lorsque j'arrive la libraire me dit qu'elle vient de sortir. Avant de la rejoindre au café, je m'empare des deux romans chaudement recommandés par Chistine, L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón (et non Safron comme je l'ai écrit précédemment dieu sait pourquoi, merci Frédérique de ta vigilance !) et Les femmes du contrebandier de Claude Pujade-Renaud ; hélas celui de Pierre Chavagné, Auteurs Academy n'est pas encore arrivé. Peut-être en aurai-je un exemplaire aujourd'hui. Alaïs m'attendait devant un chocolat chaud avec Marion son amie depuis l'école primaire. Nous parlons de nos journées respectives, des livres que nous venons d'acquérir, des écoles qu'elles envisagent, Ecole Estienne  pour Alaïs, Ecole du Louvre  pour Marion, du parcours qui les attend. Je sens qu'elles n'ont pas envie de sortir de cet instant privilégié, manifestent l'envie d'aller au cinéma - je propose de les accompagner et de les inviter ensuite au restaurant indien en face du cinéma. Je lis leur plaisir, le partage. Les conversations multiples ont produit l'effet espéré. Je n'ai pas vu passer la nuit, pas entendu la pluie. C'est le chat qui me réveille.