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Portes et Miroirs, tome II
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18 décembre 2009

Extinction de voix

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L'automne n'a pas eu lieu, l'été ne lui a pas cédé la place. Faut-il trouver là une raison pour la brutale offensive de l'hiver ? Ce matin, le TGV part à l'heure de Paris où j'ai terminé ma semaine de visites de trois capitales européennes - un exploit pour moi amoureuse des lentes déambulations. Mais le hasard est souvent mon guide et le programme de ces quelques jours en joyeuse apnée, c'est à lui que je les dois.

Ce soir assise devant  mon ordinateur, je regarde l'écran, il me faut démêler les souvenirs, retrouver ma voix pour raconter. Par où commencer ? Par le vent qui souffle derrière mes volets et fait si bien tourbillonner la neige qu'on croirait une des tourmentes de Lozère ? Bientôt, le clocher va se mettre à sonner pour que ceux partis au fond du jardin fumer une cigarette puissent retrouver leur chemin... Bernard tente l'expérience, ne dépasse pas la terrasse et grelotte pour une dose de nicotine sans plaisir.
Le TGV est arrivé avec deux heures de retard à Aix, nous avons traversé la France, sorte de steppe blanche où je n'ai presque rien reconnu, ou seulement après coup.  Vers la Drôme, le ciel s'éclaircit, je repère les tours du château de Suze-la-Rousse au-dessus du Rhône couleur d'ardoise - il pousse d'épais remous entre ses rives gelées, le reste est figé ; sur la Durance, des colverts immobiles sont posés sur l'eau entre des iscles transmués en icebergs. Bernard m'appelle de Cadenet pour me prévenir que le Luberon blanchit à vue d'œil, il vaudra mieux rentrer directement et si possible récupérer Alaïs et son amie puisque le lycée ferme ses portes à 15h en raison des intempéries. Je me disais qu'il faisait sans doute meilleur à Riga : vendredi dernier on relevait 2° alors qu'à Cabrières le mercure avait chuté à -6°... et pas un atome de neige. Moi qui l'espérais tant, la neige, car je l'aimais jusqu'à aujourd'hui, je ne l'ai vue là haut, en plein cœur de l'Europe élargie, que le dimanche matin. Un courriel de Vineta, que j'ai enfin eu le plaisir de rencontrer et avec qui j'aurai sans doute de longues conversations écrites désormais, me détrompe. Dès le dimanche après-midi, la température a dégringolé à -12° et le paysage s'est complètement transformé ; elle me communique un lien vers un site qui montre un des visages de l'hiver là-bas.
Je tombe de sommeil, je vais reprendre la sieste où j'avais sombré tout de suite après avoir posé les clés de ma voiture et allumé le feu... Demain, ma voix sera mieux audible.

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