Fin de l'année scolaire
Dernière journée de réunions au lycée : les vacances sont presque là ; il ne me reste que la journée de délibération pour le bac à Dignes le 7 juillet, peut-être l'oral au deuxième tour le 11 juillet mais l'anglais est affecté d'un coefficient si faible que les élèves ne le choisissent jamais, je ne m'en plains pas.
A la radio, j'entends que les avions ne défient plus la gravité.
Dehors il fait chaud, je me réfugie dans la maison où les volets clos entretiennent la fraîcheur. Au fenestron du cellier un ciel d'encre s'est affiché et l'orage grommèle au loin.
Alaïs cherche désespérément quelque chose de sucré à grignoter, demain elle passe l'épreuve orale de français.
Au réveil, j'ai un instant d'hésitation ; le flot d'images et d'évènements auxquels j'étais mêlée pendant la nuit, en quoi sont-ils une expérience moins authentiques que ma vie diurne ? Ce soir, je découvre un film de Gerge Seaton, 36 hours, tourné en 1965 d'après une histoire de Roald Dahl ; une histoire d'espionnage militaire qui joue avec la mémoire, la perception du temps, les faux-semblants. Je suis tenue en haleine pendant la plus grande partie du film en dépit des explications pseudo-psychanalytiques un peu lourdes et d'une intrigue sentimentale pâlichonne ; je me remémore les sensations curieuses du matin, après les rêves : sur quel fil du temps balançons-nous ?