Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Portes et Miroirs, tome II
Pages
31 mars 2009

I, Robot

477









Je vois un homme au crâne hérissé d'électrodes reliées à un ordinateur ; par la pensée il communique des ordres simples à un robot nommé Asimo. L'ingénieur japonais qui avec fierté expose le joujou  s'excuse, pour l'instant  il n'est pas capable de faire grand chose de plus que lever une main ou un pied. Ouvrir un oeil, lever une paupière d'acier ? Que verrait-il ? Ce qui l'entoure ou ce qu'on lui suggère de voir ? Je suis fascinée : quoi, la pensée seule peut amener cette chose à bouger ? Je me dis que certains jours, ce robot me serait inutile, ce soir par exemple, mon électro-encéphalogramme doit ressembler à la morne plaine de Waterloo (je ne l'ai jamais vue mais il me reste tout juste assez d'activité électrique pour me la figurer), je ne pourrais même pas lui faire lever un petit doigt. L'ingénieur  se demande ce que les gens attendraient d'un tel robot. Faire le ménage ? Regarder un ordinateur la tête pleine d'électrodes en visualisant balai et le plumeau, non, l'idée me déprime. Et puis imaginons que j'oublie d'ôter mes électrodes et que je prenne un livre... Il faudrait sans doute surveiller mes lectures...

La météo annonçait la pluie, elle s'est trompée. Soleil tendre, le ciel ressemble à la mer un jour de régates. Au moment du déjeuner, je vais me promener au marché à Aix dans l'espoir de tromper mon envie de dormir. Ce passage à l'heure d'été me perturbe et ça m'agace. Si encore je revenais du Canada ou des Etats-Unis, je comprendrais mais là, tout ce que je comprends, c'est que mon corps s'arque-boute là où quelques années auparavant il ne se serait aperçu de rien. De deux choses l'une : ou je vieillis, ou ma sensibilité s'affine.

Hier. On me raconte un événement somme toute banal. C'est comme un morceau de sucre qui bascule et bouscule tous les autres à sa suite. Une histoire tire l'autre, chaque fois plus intime, plus secrète. J'ai le sentiment qu'on cherche à me garder dans un giron qu'en réalité je n'ai pas quitté. Impression d'être nourrie de force. Je dors mal, je ne peux pas tout mettre sur le dos de l'heure d'été.

Publicité
Commentaires
Portes et Miroirs, tome II
Publicité
Portes et Miroirs, tome II
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Publicité