Qu'il neige
J'écoute tomber la neige.
Il me vient l'envie de m'allonger sous le ciel dans un champ de cerisiers en fleurs ; il soufflerait une brise légère, quelques pétales s'accrocheraient à mes cheveux, il y aurait des abeilles et j'écouterais comme ce soir j'écoute la neige. La paix intérieure.
Jamais deux sans trois, mais voilà je viens de trucider mon avatar sur Face Book. Je suis trop angoissée par ce flot addictif d'interactions. Montrer, réagir, partager. Non. Je n'y arrive pas.
J'ai cinq ans, j'apprends à lire, syllabe après syllabe. Le reste ne vaut rien.
Il y a des conversations qui me manquent, ne serait-ce que pour les expressions qu'elles me permettent d'engranger : regarder une fille dans le blanc du balconnet. Je pense à Bashung. Une petite boucle, parce que mélancolie et nostalgie, quoiqu'on en dise, font du bien à l'âme bleue.
Comment arrêter un moteur emballé ? Contact éteint, clé enlevée, il continue. Une seule solution, le faire caler. Je ne savais pas le faire, on me montre.