Changer de direction

Il a neigé, c'était vendredi. Avant de quitter le lycée j'ai fini de cueillir les olives pendant que les élèves installaient le paillis de branches broyées qui protégeront du froid et du chaud les arbustes plantés à la sainte Catherine. A peine rentrée au bercail il s'est mis à neiger et je suis restée dans le jardin un long moment pour écouter cette chanson feutrée qui accrochent ses notes à toutes les aspérités et les transforment. C'était une chanson de neige mouillée, presque pluie, mais elle a rapidement formé une couche tenace au sol. Alaïs a dû dormir à Pertuis, impossible de monter le raidillon de notre jardin en voiture. Je contemple le paysage blanchi et l'idée d'un vin chaud.

L'hiver s'approche, les nuits durent. Au balcon j'accroche des lucioles qui réjouissent les chats. Alaïs arrache des griffes de nos félins tout excités ses offrandes au sapin roi des forêts - elle y tient - Nous nous préparons au solstice, le long voyage qui nous ramène à la lumière.

Lu un joli premier roman d'Hélène Gestern, Eux sur la photo. Un échange de lettres et de courriels révèle des secrets familiaux et rapproche deux solitaires volontaires.

Hélène Dassavray me fait découvrir Holly Hunter dans la série Saving Grace : j'aime le ton, la photo, l'héroïne, la musique... tout quoi. J'essaie toutes les solutions pour l'instant à ma disposition pour regarder la suite - j'échoue : merdum.

J'ai l'émotion d'interroger les souvenirs d'une petite fille de cinq ans alors qu'elle séjournait avec ses parents à la villa Air-Bel. Aube Breton retient l'image d'un bonbon au miel, les jeux dans le jardin, l'atmosphère entre inquiétude et jeux de l'esprit, la descente de la police à la villa. La petite fille est une femme incroyable.

Au lac, en plein soleil, je pose quelques lignes de plus - les Croquefruits se tissent et se détissent. Pénélope, oui, c'est moi.

Alaïs façonne des jardins de papier.