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Portes et Miroirs, tome II
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29 novembre 2011

Passages

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Je dors et je rêve, des rêves agités qui me donnent l'impression d'être entrée dans le Sixième sens de Night Shyamalan. Je suis de l'autre côté  (l'au-delà ?) et m'étonne de ne pas me souvenir du passage, pas plus que de ma naissance. Aucun de ceux qui m'accompagnent non plus. Nous vivons dans une grande maison, une sorte de villégiature, je m'étonne sans cesse et de tout, des apparitions inopinées de visages familiers et disparus, des paroles de certains ; il y a là des membres de la famille, les bêtes qui les accompagnaient, des amis, des inconnus. La lumière est grise, la réunion devrait être heureuse, pourtant l'angoisse m'étouffe. C'est mon père qui me parle doucement et me rassure, tu vas t'habituer, tu verras. Ce que je ne comprends pas, c'est que dans cet ailleurs où nous avons tout pour être heureux, le bonheur semble inaccessible. J'insiste auprès de mon père : pourquoi on ne peut pas être heureux ici ?  Je me réponds à moi-même à haute voix, je prononce les mots fatidiques sans pouvoir y croire, je pleure, je m'agite, mon père continue à me consoler sans désemparer. Je finis par me calmer, j'observe autour de moi, accepte de m'installer et fais le serment que même ici nous pourrons être heureux. Ce qui finit par me tirer de ce rêve c'est un bruit de crépitement, comme d'un incendie. Je saute du lit, me précipite à la fenêtre pour voir si d'aventure les feux que Bernard allume dans les genêts pour les tenir en respect n'auraient pas repris, mais non, la nuit est calme, la maison tranquille, tout le monde dort, sauf moi.

Dimanche, longue méditation dans la clairière de l'ancien prieuré d'Entraigues, un lieu oublié, personne n'y vient plus. J'écris et lis au soleil ; je suis si immobile et silencieuse qu'un couple d'écureuils roux vaquent à leurs affaires à quelques mètres de moi sans me prêter attention. Je rentre en passant par une majestueuse allée de cyprès qui mène à une source qui ne tarit jamais, même au gros de l'été.

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