Bonheur, l'infime ilot

Huit kilos d'olives de la variété Aglandau, voilà notre récolte de l'année... La semaine prochaine nous irons chercher de l'huile au moulin, avec la satisfaction de savoir, qu'à dose homéopathique, il s'agit du fruit de notre récolte... Hier, en allant faire du bois Bernard a ramassé des champignons, des pieds de mouton, de quoi faire une belle omelette, notre repas du soir. L'autarcie n'est pas pour demain, mais les petits bonheurs du quotidien sont d'aujourd'hui... Il faut le l'affirmer, l'asséner presque, sinon, dans un siècle ou deux, lorsque nos descendants éplucheront les archives de l'INA, ils auront un tableau désespéré d'un monde à feu et à sang dominé par un cynisme sans nom. Or le bonheur est possible, mais c'est un état qui ne peut se concevoir que sous la forme d'un chapelet d'ilots infimes, parfois volcaniques, jamais sous la forme d'un continent puissant et stable. Il faut explorer sans cesse, écumer les océans et se garder des sirènes qui chantent le désespoir.
Aujourd'hui, les petits chats vagabonds m'ont laissé les prendre en photo - la tentation de la fuite est grande, l'immobilité sereine impossible.