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Portes et Miroirs, tome II
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14 février 2010

L'année du tigre

Tiger_and_rebirth












Hier soir tard, revu Délivrance de John Boorman ; avec l'âge - le mien, celui du film - je le trouve encore plus impressionnant.

Je fête l'année du tigre, c'est aussi mon signe dans le zodiaque chinois. Je retrouve cette photo envoyée par Jean-Marie B. : Seuls ceux qui croient fermement en la réincarnation devraient prendre le risque d'approcher.


Du ciel ce matin est tombée une poignée de gros sel, chaque grain tombé à terre reste figé dans l'isolement - rien à voir avec l'édredon neigeux dont je rêvais - Bernard peste, transi, il déteste la neige et tout ce qui s'y rapporte.

Dans l'après-midi le ciel s'ouvre, je siffle mon appareil-photo et pars le promener le long d'un sentier à Peypin d'Aigues que je me promets d'explorer depuis plus de dix ans. Aujourd'hui, c'est décidé, j'y vais exprès. Je me gare sur la place désertée - le Café du Luberon est fermé - il n'y a pas âme qui vive dans le coin sauf un chat, un rouquin à la mine déluré, les oreilles en loques. Dès les premiers pas je franchis d'intangibles frontières, en clandestine je débarque au pays de l'eau  - l'eau habite ici et c'est un secret, au cœur de la Provence et ses déserts de caillasse. Rigoles, ruisseaux, rivières se jettent les uns dans les autres dans un tourbillon d'écume, des tournes profondes et limpides invitent à la pêche  entre les ronces - mais ces eaux sont brèves, en mai, il n'y aura plus qu'un filet, aucun poisson ne peut vivre et frayer ici. Plus loin un étang baigne des troncs de pins enchevêtrés, gelé en partie, j'avance en funambule au risque de me retrouver dans la boue jusqu'aux chevilles mais la glace est si pure et les fantômes figés dessous si séduisants que je ne m'en fais pas pour si peu. Plus loin encore un marécage, prêles et roseaux de l'été dernier achèvent d'y pourrir dans une eau brune et cristalline, une plante aux baies ardentes y jette comme une lueur de lampion d'été. J'avance sur des passerelles à demi submergées et joue avec transparences et reflets. Le soleil poudroie, plus tard il se couchera dans le ciel mauve. Le petit baromètre affiche l'optimisme et des degrés supplémentaires ; moi j'affiche ici le résultat de mon après-midi avec Médor, l'appareil-photo.

Je me remets au travail, Alaïs - la diablesse - a fait des cookies.

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