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Portes et Miroirs, tome II
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27 septembre 2009

Incroyable douceur

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Hier soir, orage spectaculaire sur la vallée d'Aigues, le ciel s'est ouvert en deux à plusieurs reprises mais j'ai eu beau me pencher, je n'ai rien vu, à part des débris de stations orbitales, des morceaux abandonnés de fusées, des satellites usagés ou non , rien de ce que je cherchais - on me l'avait déjà dit, c'est ailleurs. Mais où ? Des rideaux de pluie se sont abattus, on n'entendait plus rien à l'intérieur de la maison. Nous avons interrompu un moment le DVD que nous regardions, The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, un étrange film d'Andrew Dominik qui dure trois heures et qui se voit comme on lit un roman. La matière première de l'histoire est d'une grande violence mais la complexité des personnages,  l'intense poésie des images, des dialogues, de la voix off, finissent par me séduire. En lisant certains passages du script, je ne peux tout de même pas m'empêcher de me dire que c'est un film que j'aurais préféré en roman... c'est, je pense, une question de rythme.
Je me promène lentement (je transporte un éléphant invisible sur les épaules) ; en passant devant un mur couvert de lierre, j'entends le vrombissement des abeilles. Plus loin, un talus couvert de figuiers de Barbarie - sur l'une des feuilles, entre les épines acérées, des guêpes astucieuses ont bâti un nid. La gardienne me surveille et tourne la tête pour suivre l'objectif de mon appareil-photo. Il me semble qu'elle ne prendra pas la peine de venir me lancer des menaces de plus près, ou même me piquer, les épines du figuier de Barbarie la rassurent tout à fait. Dans le jardin, j'ai cueilli une somptueuse rose-thé,  elle incarne à elle seule l'incroyable douceur de cette journée d'automne. Et puis me voilà à mon activité favorite, les doigts sur le clavier dans la maison silencieuse, je fixe des images et des impressions, je m'en servirai plus tard, de ces nœuds à mon mouchoir.
J'ai terminé la révision du sixième chapitre de Margaret Ogilvy, plus que quatre. Je plonge à présent dans un autre univers : il faudra que la remontée soit très lente, à l'abri dans mon bathyscaphe.

J'abandonne la plongée plus vite que prévu - Michel et Chantal ramènent Bernard qui bricolait chez eux et a été victime d'un malaise. Il s'était fait une entaille au doigt et a effrayé Chantal qui le soignait en tombant théâtralement dans les pommes : elle l'a cru mort tant il respirait d'étrange façon et ne réagissait plus. Les pompiers ont été appelés, mais le mort a ressuscité, malaise vagal suite à une coupure au doigt a décrété le médecin au téléphone. Quand tout ce monde débarque à la maison, les mines de papier mâché m'incitent à sortir les cookies qu'Alaïs avait confectionné le matin, je propose du thé et nous regardons le soleil se coucher sur la colline de Roubian en face de nous. Bernard va très bien et il arbore un joli sparadrap rose à l'index.

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