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Portes et Miroirs, tome II
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20 avril 2009

Superstition

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Ce matin, je travaille à la bibliothèque de Cadenet comme j'ai décidé de le faire tous les jours pendant les vacances. Au bout de deux heures, je fais une pause et vais regarder l'espèce de yourte qui occupe la plus grande partie de la pièce. J'y trouve une petite boîte à musique ; j'en actionne la minuscule manivelle, curieuse d'identifier l'air gravé sur le rouleau : Docteur Jivago. Je n'ai jamais apprécié ce film malgré la présence de Julie Christie, et je suis persuadée que c'est à cause de la musique qui dégouline de sentimentalité. J'abandonne la boîte à musique et reprends mon travail.

Chaque trou d'eau ou fontaine sis en un lieu touristique, du moins en Europe, recèle un butin de pièces, piécettes et même jetons. Nous avons beau voyager en navette spatiale, scruter les confins de l'univers, sitôt qu'on se trouve près d'un miroir d'eau, l'irrésistible besoin de céder à la magie nous saisit et nous jetons la modeste offrande en formant un voeu, lèvres arrondis, front pieux, même ceux qui décrètent que l'univers est vide (j'en ai vu un hier, c'est pourquoi je le dis). J'ai l'air de faire la fine bouche, en réalité, je n'avais pas de pièce, pas une, même pas au fond d'une doublure. J'étais devant la fontaine où flottait une pâquerette avec tous mes voeux en tête et pas d'offrande. Mon petit dieu intérieur boude depuis.

Cet après-midi, j'accompagne Alaïs à Aix, nous voulions passer un moment au musée Granet, mais j'avais oublié, c'est lundi, il est fermé ! En repassant devant la fontaine des quatre-dauphins, je vérifie ma théorie des offrandes : ou elle est fausse, ou un mécréant a défié les dieux, mais ça, franchement, je n'y crois pas. Nous sommes à l'heure pour une séance de cinéma et nous allons voir Ponyo sur la falaise, le dernier film de Miyazaki. Je suis déçue ; certes je retrouve certains éléments qui me plaisent comme les frontières poreuses entre naturel et surnaturel, et son côté animiste ; j'admire l'observation fine de la gestuelle des enfants très jeunes mais le propos du film m'ennuie : un réchauffé du conte de la petite sirène qui se serait retrouvé à la veille d'une catastrophe qui pourrait être fatale à l'humanité. Mais tout est ébauché, les fils de l'histoire distendus, et la plupart des vignettes, je les trouve laides, l'animation poussive. Je suis loin  de Princesse Mononoké, de Mon voisin Totoro, du Voyage de Chihiro ou du Château dans le ciel. En prime, une abominable chanson dans le goût kitsch japonais pour le générique de fin. Les critiques sont dithyrambiques pour ce film, je n'ai sans doute pas regardé où il fallait ou bien j'attendais trop fort autre chose.

Alaïs qui est subjuguée, s'est acheté du même auteur Pompoko qu'elle regarde en V.O sur le grand écran. Je vais regarder sur mon ordinateur un film dont on m'a parlé jeudi dernier chez HN avec Vanessa Redgrave et Meryl Streep, Evening ( Le temps d'un été) de Lajos Koltai.

Il pleut, j'ai l'impression d'être dans un aquarium, les chats laissent les dessins de leurs pattes un peu partout.

 

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