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Portes et Miroirs, tome II
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17 mars 2009

Mémoire défaillante ou prise du pouvoir par mon imagination ?

P1030927














J'aime que le soleil s'affiche tôt le matin, ça me met en joie et la perspective d'une longue journée ne m'ennuie pas, au contraire : je me sens pleine d'élan et d'énergie. Je suis même partie un peu plus tôt que d'habitude pour prendre en photo le fameux graffiti qui chatouille ma curiosité. Je m'aperçois alors que j'ai totalement déformé les noms et que je n'avais pas enregistré certains détails en passant dans ma voiture. De deux choses l'une : ma mémoire à court terme se fait la malle, mauvais signe, ou alors je me suis déjà approprié l'inscription et la fiction a pris le pas sur la réalité... Pourtant, les détails que la photo me fait voir ouvrent d'autres perspectives. J'ai cru qu'il s'agissait d'un garçon et d'une fille, mais il s'agit peut-être de deux garçons. Le "s" supprimé, le "e" redoublé semblent insister sur le fait que ces deux-là se connaissent, se sont déjà vus et peut être continuent de se voir (seen, le participe passé du présent perfect, cette conjugaison qui n'existe pas en français et qui recouvre un temps
entre passé et présent que par force nous effaçons  puisque nous n'avons pas l'outil linguistique pour en parler...) Ces deux profiteraient d'un interstice temporel non identifié par le commun des mortels pour se voir ? Oui, mais quelqu'un l'a su et les dénonce à grand fracas, dans un Krash noir.

Ce soir, conseil de classe. Chez nous, la coutume veut que le prof principal de la classe concernée apporte des douceurs. Pour apaiser les débats ? J'avais fait des macarons à la confiture de griotte et du thé, il n'est rien resté. Mes collègues étaient contents, ça faisait longtemps que je n'avais plus fait de pâtisserie pour eux.

Ce matin, j'écoute à la radio un jeune sociologue, Camille Peugny, ; il dit que né en 1981, il a toujours entendu parler de la crise ; il s'interroge, une crise qui dure aussi longtemps peut-elle s'appeler une crise ? Moi je suis née aux derniers jours de 1962 et j'entends parler de crise et de chômage depuis 1973 ; je vis donc dans un monde en crise depuis l'âge de dix ans. Comme j'ai décidé d'être optimiste, un vrai travail ingrat, j'espère que les rafistolages et les bricolages qu'on nous impose ne tiendront pas ensemble les pièces du vieux rafiot sur lequel on prétend nous faire naviguer. Qu'un gros iceberg se profile et peut-être qu'on pourra se mettre à construire un autre bâtiment et mettre aux fers le capitaine ; qu'est-ce que c'est déjà, l'histoire des Révoltés du Bounty ? Non, elle ne finit pas très bien cette histoire.

Ce soir, je regarde Le bonheur dans le crime, d'après Barbey d'Aurevilly ; le narrateur dit que la vie (ou l'amour ?) est comme un oignon ; quand on a fini d'en enlever toutes les peaux, on pleure. Je trouve ça un peu court ( la vie, l'amour, l'aphorisme).

P1030928

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